Qui parle ? (Un conseil pour la rédaction des dialogues)
- dutheilanne
- 24 juin
- 2 min de lecture
Quelle que soit la présentation choisie pour les parties dialoguées d’un récit : classique avec guillemet ouvrant initial, puis tirets et guillemet fermant à la fin de l’échange, ou moderne avec tirets seuls, l’essentiel est de toujours savoir où l’on en est. Cela peut sembler évident, mais faire comprendre au lecteur qui prend la parole est de première importance.

Au vu des nombreux manuscrits annotés « préciser l’identité du locuteur » ou « réplique non attribuée », ce n’est pas si évident à mettre en œuvre ! Je comprends très bien le scrupule d’élégance qui saisit l’auteur sur le point d’écrire pour la énième fois : « dit Jean », « répondit Sonia », « rétorqua Philippe », « riposta Victor », « ajouta Nadia »…
L’exercice n’est pas facile, en effet ; mais il reste indispensable à la bonne compréhension du texte. Bien sûr, on peut parfois compter sur la clarté du contexte pour satisfaire cette exigence ; nul besoin de préciser l’intervenant en incise lorsque le dialogue n’est mené que par deux personnages. Et un accord au masculin ou au féminin peut révéler l’identité du locuteur dans une conversation entre quelques personnages. Mais attention : au moindre doute possible sur l’origine du propos, mieux vaut faire fi de l’élégance du style et épargner au lecteur une fastidieuse réflexion, assortie d’un retour aux répliques précédentes pour tâcher d’éclaircir la situation.
Ne vous privez pas, donc, des précieux verbes « de parole » (dits aussi « verbes introducteurs »). Affirmer, révéler, approuver, s’exclamer, s’écrier, déclarer, interroger, balbutier, murmurer, chuchoter, marmonner, maugréer, hurler, interrompre, achever, trancher, décider, souligner… D’abondantes listes sont disponibles en ligne. Mieux vaut éviter les tours trop lourds, du type : « ahana Françoise » ou « se résigna Jean-Yves », mais on peut allier clarté et esthétique sans rechercher systématiquement l’originalité.







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